Laisser tomber un regard sur l'écorce d'un arbre c'est parfois dessiner le plus extravagant imaginaire et appeler un peu plus loin encore un regard de nouveau, une sorte de mise en abime de ses propres choix.
Il est question, bien sûr, de photographie puisqu'il s'agit du travail d'Alain Sauvan; mais comment en parler sinon comme s'il s'agissait de dessins, une sorte d'hommage de la réalité au Surréalisme, un extraordinaire combat du noir et du blanc vers une explication graphique de la beauté de la nature.
L'imagination est rendue au spectateur, entraîné vers les propositions du déclencheur et de la nature. Olivier, pin, peuplier, ficus ne sont que des genres qui se déclinent sans cesse renouvelés par un rapprochement ou une mise hors d'échelle.
On pourra alors ramasser le regard que l'on avait laissé tomber sur l'écorce et regarder la photo autrement.
Bernard Plasse/Galerie du Tableau/Marseille.